Quand Dieu a créé toutes choses, Il a dit bien à chaque étape de Sa Création et très bien tout à la fin (Gé.1:31). Le péché ne fut pas placé dans la Création mais a été une invasion ultérieure, pour ainsi dire. Avec le temps, les hommes pensèrent que le mal était inhérent à la Création et que la matière elle-même était mauvaise.

Bientôt ils bâtirent des idéologies autour de ce malentendu, dans lesquelles le bien et le mal, la lumière et les ténèbres, l'esprit et la matière s'opposent les uns aux autres éternellement. La chute de l'homme a été interprétée comme étant une question de lumière se mêlant aux ténèbres et de bien se mêlant au mal. Ainsi le but logique de l'histoire, dirent-ils, fut de séparer ces deux royaumes séparés en leurs domaines respectifs.

Leur théologie dualiste supposait que le bien et le mal étaient des royaumes qui existeraient toujours. Le but final de l'histoire était de séparer les hommes dignes du ciel ou de l'enfer, et tout le mal et les ténèbres pourraient continuer pour toujours, comme une tache noire dans la Création de Dieu.

Au cinquième siècle après J.C., l'Église s'était abondamment abreuvée de cette théologie non-biblique et avait commencé à l'adopter officiellement dans ses enseignements et à persécuter tous ceux qui contredisaient cela. Ce fut une des plus tragédies de tous les temps de la pensée chrétienne.

À mon avis, le péché est temporaire. Parce qu'il a un début, il aura aussi une fin. Toute l'idée de restauration implique que l'histoire est un processus selon lequel Dieu nous montre où mène le péché avant de restaurer toutes choses sous Ses pieds comme cela était au commencement. À travers ce processus, nous gagnerons plus de maturité que celle que avions à nos naïfs débuts. Dans Gé.1:26, nous lisons:

²⁶ Puis Dieu dit: Que l'homme soit désigné l'image unique, avec une ressemblance distinctive, et qu'il domine les poissons de la mer, et les oiseaux des cieux, et le bétail, et toute la Terre, et tous les êtres rampants qui glissent sur la Terre.

Ceci était le mandat de commandement livré à l'homme, et ce fut le début de l'autorité de l'homme, agissant sous la souveraineté de Dieu. Le péché, bien sûr, fit de l'homme un débiteur aux yeux de la loi, et il fut vendu en servitude comme esclave de péché (Ro.6:17). Avec lui fut vendue sa femme, ses enfants (descendants) et sa domination tout entière, qui était la Terre.

Techniquement il fut vendu à la Terre elle-même, en devenant un homme terrestre, doté d'un esprit charnel. C'est pourquoi Gé.3:17 souligne maudit soit le sol à cause de toi. Le verset 19 dit Tu mangeras le pain à la sueur de ton front, jusqu'à ce que tu retournes à la terre. Dans le loi divine (Ex.22:1-4), un voleur devait être vendu pour son vol, s'il ne pouvait rembourser son crime. Celui qui acquerrait le voleur acquerrait le fruit de son labeur pour un période bien déterminée, et pour cela il devait aussi rembourser la victime.

Le fait qu'Adam ait dû travailler pour la Terre jusqu'à sa mort -et même à ce stade, la Terre lui demanderait des comptes- montre que la Terre était le racheteur légal dans ce cas. La Terre, bien sûr, était bien incapable de rembourser la dette d'Adam. Elle fut ainsi également maudite. Une période malédiction s'étend toujours sur des cycles de 414ans. Dans ce cas, le Déluge déferla sur la Terre (pour dette impayée) après 4 x 414 ans. Une étude des généalogies de Gé.5 montre que le Déluge eut lieu 1656 ans après Adam, soit 4 x 414.

Cette loi révèle aussi le principe de rédemption, parce que celui qui achète un débiteur (avec ce qu'il doit) était connu comme un racheteur. Jésus, bien sûr, était un grand racheteur, qui paya pour le péché d'Adam et celui du monde entier (1Jn.2:2). Ce que la Terre ne put faire, Jésus le fit. Paul explique ceci dans Ro.6, où il rappelle aux croyants qu'en vertu de la loi de rédemption, ils étaient maintenant libres d'arrêter de pécher, parce qu'il avaient été rachetés par un prix qui couvrait cela.

Ils devaient à présent servir leur nouveau maître, plutôt que de continuer dans le péché. La loi de la rédemption met ceci en évidence dans Lé.25:53, disant du débiteur racheté, Il sera avec lui comme un mercenaire à l'année, lui étant le racheteur. La loi de rédemption ne libère pas le débiteur, mais lui donne un nouveau maître. En d'autres termes, nous devons maintenant servir Jésus puisqu'Il nous a rachetés. Nous n'avons aucun droit de continuer dans le péché pour que puisse revenir la Grâce. Nous avons seulement été libérés des exigences (ou lois) du Péché, qui est ici symbolisé comme notre maître précédent.

Pour en revenir à notre sujet précédent, Adam a perdu son autorité sur la Terre à cause du péché, tant et si bien que la Terre hérita de son autorité qu'elle exercerait désormais sur lui. La loi de rédemption du Lé.25:49 laissait la possibilité au débiteur de payer lui-même sa liberté, s'il prospère, il peut se racheter lui-même. Dans le dernier sens, bien sûr, aucun homme ne peut se racheter lui-même de la servitude du péché. Il s'agit d'une dette impayable. Pour cette raison, le monde entier tomba sous cette loi, c'est à dire sous la peine infligée par cette loi, `savoir décréter la servitude l'homme envers la Terre.

Jésus vint comme notre proche avec le droit de rédemption, étant originaire aussi bien de la graine d'Abraham et de la chair et du sang d'Adam (Hé.2:14). Le prix de la rédemption était sa vie, son sang sur la croix, ce qui, d'ailleurs valait beaucoup plus que ce que ce que toute l'humanité devait payer pour sa dette. Il avait pourtant décidé de payer ce prix pour racheter l'humanité et Sa création.

En vertu de la loi de rédemption, la Création tout entière devint donc son serviteur, puisqu'il l'avait rachetée et obtenu le droit divin de recevoir la domination qu'Adam avait perdue. Nous lisons dans Hé.2:7-9:

⁷ Tu l'as fait moins distingué que les messagers; tu l'as couronné de gloire et d'honneur, et tu l'as établi sur les ouvrages de tes mains; ⁸ Tu as mis toutes choses [panta] sous ses pieds. Car Dieu lui ayant soumis toutes choses, n'a rien laissé qui ne lui soit soumis; or, nous ne voyons point ENCORE maintenant que toutes choses lui sont soumises. ⁹ Mais nous voyons couronné de gloire et d'honneur ce JÉSUS, qui, par la mort qu'il a soufferte, a été fait moins distingué que les messagers, afin que par la grâce de Dieu il souffrît la mort pour chacun de nous.

La première moitié est une citation du Ps.8:4-6, qui est, en retour, une référence au mandat de domination d'Adam sur la Terre. Le livre des Hébreux applique cela à Jésus lui-même, en nous disant que toute la Création ( panta ) lui a été soumise. Le tout est traduit plus loin afin d'éviter tout malentendu: Car Dieu lui ayant soumis toutes choses, n'a RIEN laissé qui NE lui soit soumis

Mais aujourd'hui, nous ne voyons toujours pas toutes les choses qui lui sont soumises (verset 8). Il y a toujours beaucoup de péchés et de rébellion sur Terre. Cependant, cela ne veut pas dire qu'il ne les a pas déjà rachetés. Cela ne veut pas dire qu'ils seront perdus au final, parce que cela signifierait qu'ils ne lui étaient pas soumis dès le départ. Mais malgré cela le FAIT de la réconciliation a déjà été établi sur la croix. Il s'agit juste d'une question de temps avant que cela ne soit manifesté sur Terre.

Citer à nouveau le Psaume 8 révèle la portée de l'autorité du Christ également dans Ép.1:21-23:

²¹ Au-dessus de toute principauté, de toute puissance, de tout pouvoir, de toute domination, et de tout nom qui se puisse nommer, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir. ²² Et il a mis toutes choses [ panta ] sous ses pieds, et l'a donné pour Chef suprême de l'Église, ²³ Qui est son corps, et la plénitude de celui qui remplit tout en tous.

Dans 1Co.15:22-28, Paul explique le concept de restauration de toutes choses dans le moindre détail. Premièrement, il établit la thèse dans le verset 22:

²² Car, comme tous meurent en Adam, de même tous revivront en Christ;

Ensuite, il montre que tout ne sera pas fait vivant en même temps. Le verset 23 dit chacun à son propre rang,. Nous avons vu plus tôt comment le mot rang se référait au mot grec tagma qui signifie escouade.

Paul poursuit en expliquant qu'à la fin, le Christ doit régner jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous Ses pieds. (verset 25). L'expression sous Ses pieds signifie les soumettre, afin qu'ils deviennent ses serviteurs. Enfin, Paul révèle la fin de la matière, après que toute l'humanité ait été assujettie au Christ dans Son royaume. Les versets 26 et 27 énoncent:

²⁶ L'ennemi qui sera détruit le dernier, c'est la mort; ²⁷ Car Dieu a mis toutes choses sous ses pieds.

Il est important de comprendre que la mort est le DERNIER ennemi qui sera abolit, pas le premier. La majorité de l'eschatologie moderne se base sur l'idée que le christ va bientôt revenir, et qu'alors tous les saints seront relevés des morts, et que la mort sera ainsi abolie.

Certains sont cependant plus proches de la vérité en disant que le Christ régnera pendant le millénaire jusqu'au Grand Trône Blanc, et qu'alors la mort sera abolie lors de la résurrection générale. En d'autres termes. Ils disent que toutes choses seront sous Ses pieds à la fin du millénaire.

Le problème de ce point de vue est qu'il y a une seconde mort qui existe après le jugement du Grand Trône Blanc (Ap.20:14) qui soumet les incroyants au lac de feu. Malheureusement, Paul ne fit pas de claire distinction entre les deux types de mort dans ces explications sur l'abolition de la mort. Ce qui laisse planer le doute sur le type de mort qui sera abolie. Mais si nous considérons la mort en général, alors cela doit se rapporter à la deuxième, et non à la première (mortalité).

Le doute est levé seulement lorsqu'on relie l'abolition de la mort avec la sujétion de toutes choses à Ses pieds dans le verset 27:

²⁷ Car Dieu a mis toutes choses sous ses pieds. Or, quand Il dit que toutes choses lui sont soumises, il est évident que celui qui Lui [Dieu le père] a soumis toutes choses, est excepté. ²⁸ Et après que toutes choses Lui auront été soumises, alors aussi le Fils même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous.

Ces versets, avec Hé.2:6-8 et Ép.1:21-23, nous montre qu'il n'y a AUCUNE EXCEPTION (à part Dieu le père) dans la portée de son autorité sur l'humanité et la Création en général. Col.1:16-20 appuie cette idée:

¹⁶ Car c'est en lui qu' ont été créées toutes choses [ta panta, “le tout”] dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit les trônes, soit les dominations. Tout a été créé par lui et pour lui... ²⁰ Et de réconcilier par lui toutes choses [ta panta] avec soi, ayant donné la paix, par le sang de Sa croix, tant aux choses qui sont sur la terre qu'à celles qui sont dans les cieux.

En d'autres termes, Dieu a créé le tout et a ensuite réconcilié le tout avec Lui-même grâce à la croix. Il est fréquent de s'opposer à l'idée que le tout signifie ce qu'il veut dire. On doit le comprendre dans le contexte insistent-ils. Bien, d'accord, comprenons le tout dans le contexte ici. Le contexte définit le tout comme ce qui a été créé par Dieu dans les cieux et sur la Terre, visible et invisible, incluant les trônes et les dominations. Merci de m'indiquer quelle part de la Création a oublié Paul? Ne pas croire les mots sans ambiguïté de l'apôtre Paul relève de l'aveuglement.

Voyez de combien de manières différentes est enseignée la restauration de toutes choses dans les Écritures. Premièrement, il y a la loi du Jubilé, qui an nule toute la dette (le péché) à la fin du temps du jugement. Ensuite, il y a les serments de Dieu dans No.14:21 pour remplir la Terre de sa gloire. En troisième lieu, Jésus dit que s'il était porté en haut (crucifié), il tirerait [littéralement: traîner] TOUS LES HOMMES à lui. Quatrièmement, Paul cite Ésaïe dans Ph.2:10,11: chaque genou se pliera et chaque langue jurera que Jésus Christ est le Seigneur.

Cinquièmement, Paul cite le psaume8 en de nombreux endroits pour montrer que le tout sera soumis au Christ à la fin.

La seule raison qui fait que certaines personnes trouvent les enseignements de Paul gênants réside en ce qu'elles ne veulent pas que tous les pécheurs soient sauvés. Ils donnent leur argent à l'Église afin de sauver des âmes qu'ils n'ont jamais rencontrées, mais ils refusent que certains le soient, parce qu'ils pensent qu'ils méritent d'être punis pour toujours.

Cela revient à formuler trois objections principales. La première est de dire que certaines personnes sont de si grands pécheurs que leur dette envers la loi excède la valeur du sang de Jésus Christ. Cela revient à dire que le sang de Jésus Christ fut insuffisant pour racheter le péché du monde entier.

La seconde objection dit que le Christ a payé pour le péché du monde entier, mais que la plupart de celui-ci est indélivrable, en raison de la volonté de l'homme. Ce fut le scénario présenté par Moïse dans No.14. La réponse de Dieu fut que la Terre entière sera remplie de Sa gloire, et pas seulement Israël en tant que nation.

La troisième objection dit que Dieu n'aime pas suffisamment le monde pour racheter la Création avec Son sang. C'est l'idée du rachat des péchés limité. Elle implique que Dieu a choisi un petit nombre d'élus, et a décidé, du haut de Sa propre souveraineté, de bannir tous les autres. Mais Jésus dit dans Jn.3:16, Parce que Dieu a tant aimé le monde .

Ceux qui ne veulent pas voir toute l'humanité sauvée sont ceux qui n'ont pas encore l'esprit du Christ. Ceux qui nourrissent de la rancœur dans leurs cœurs contre ceux qui les ont offensés ou mis en tort dans le passé, sont ceux qui ne connaissent pas l'amour du Christ.

Mais ceux qui ont été amenés à connaître le Dieu de la Bible et l'amour dépassant l'entendement du Christ sont ceux que Dieu forme afin de régner avec lui maintenant et durant l'Âge à venir.